PREMIERE MOITIE DU XVII° SIECLE 291

duites, avec des légendes en français qui diffèrent sensiblement du texte ordinaire. Cette tapisserie, dont nous avons publié une photogravure dans la monographie consacrée à l'histoire de cette tenture, appartient à M. Braquenié. On trouvera ici la marque de tapissier tissée dans la lisière à côté des deux B indiquant l'origine bruxelloise.

Pour en finir avec cette curieuse manifestation de l'art populaire, remarquons que certains sujets ont joui d'une faveur particulière; ainsi la Danse autour d'un arbre, les Fiançailles et la Noce, se rencontrent à un bien plus grand nombre d'exemplaires que les

Marque d'une pièce des Amours de Gombaut et de Macée. Marque d'une tapiseerie d'Bercule luttant contre Antée.

Appartenant à M. Braquenié. ' Appartenant à M. Braquenié.

autres scènes. Ces pièces étaient destinées à la vente courante, les sujets agréables trouvant naturellement plus d'amateurs.

Parmi les peintres qui travaillèrent pour les tapissiers sous le règne de Louis XIII et la minorité de Louis XIV, Félibien cite, après Dumée et Guyot, Simon Vouet, appelé de Rome, en 1627, pour prendre la direction des tapisseries du roi ; Michel Corneille, son élève ; le paysagiste Fouquières, Toussaint Dubreuil, qui composa une Histoire de Diane dont il existe encore des fragments au mobilier national; le père de Martin Freminet, Jean Cotelle, Juste d'Egmont, Patel, van Boucle, Bellange, d'autres encore.

Il est juste de signaler à part lés trois plus grands maitres de l'école française sous le règne de Louis XLII. Lesueur, Poussin et Philippe de Champagne donnèrent, eux aussi, des modèles aux tapissiers, soit de la galerie du Louvre, soit de la maison des Gobelins. A Lesueur on doit l'Histoire de saint Gervais et de saint Protais, destinée à l'église parisienne de Saint-Gervais. A vrai dire, une seule composition avait été terminée par le peintre des Chartreux; une autre fut peinte par son beau-frère, sur ses dessins ; les quatre derniers sujets sont dus à Philippe de Champagne et à Sébastien Bourdon. Ces tapisseries n'ont été conservées jusqu'à nous que pour devenir, en ces derniers temps, l'objet d'un marché funeste, et pour rentrer, après un long et retentissant procès et de



	PREMIERE MOITIE DU XVII° SIECLE 291 duites, avec des légendes en français qui diffèrent sensiblement du texte ordinaire. Cette tapisserie, dont nous avons publié une photogravure dans la monographie consacrée à l'histoire de cette tenture, appartient à M. Braquenié. On trouvera ici la marque de tapissier tissée dans la lisière à côté des deux B indiquant l'origine bruxelloise. Pour en finir avec cette curieuse manifestation de l'art populaire, remarquons que certains sujets ont joui d'une faveur particulière; ainsi la Danse autour d'un arbre, les Fiançailles et la Noce, se rencontrent à un bien plus grand nombre d'exemplaires que les

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	Marque d'une pièce des Amours de Gombaut et de Macée. Marque d'une tapiseerie d'Bercule luttant contre Antée. Appartenant à M. Braquenié. ' Appartenant à M. Braquenié.

	autres scènes. Ces pièces étaient destinées à la vente courante, les sujets agréables trouvant naturellement plus d'amateurs. Parmi les peintres qui travaillèrent pour les tapissiers sous le règne de Louis XIII et la minorité de Louis XIV, Félibien cite, après Dumée et Guyot, Simon Vouet, appelé de Rome, en 1627, pour prendre la direction des tapisseries du roi ; Michel Corneille, son élève ; le paysagiste Fouquières, Toussaint Dubreuil, qui composa une Histoire de Diane dont il existe encore des fragments au mobilier national; le père de Martin Freminet, Jean Cotelle, Juste d'Egmont, Patel, van Boucle, Bellange, d'autres encore. Il est juste de signaler à part lés trois plus grands maitres de l'école française sous le règne de Louis XLII. Lesueur, Poussin et Philippe de Champagne donnèrent, eux aussi, des modèles aux tapissiers, soit de la galerie du Louvre, soit de la maison des Gobelins. A Lesueur on doit l'Histoire de saint Gervais et de saint Protais, destinée à l'église parisienne de Saint-Gervais. A vrai dire, une seule composition avait été terminée par le peintre des Chartreux; une autre fut peinte par son beau-frère, sur ses dessins ; les quatre derniers sujets sont dus à Philippe de Champagne et à Sébastien Bourdon. Ces tapisseries n'ont été conservées jusqu'à nous que pour devenir, en ces derniers temps, l'objet d'un marché funeste, et pour rentrer, après un long et retentissant procès et de